Aller au contenu

Pourquoi bien gérer son argent?

La gestion des finances personnelles n’est pas réservée qu’aux personnes ayant beaucoup d’argent. 

J’entends très souvent dire « je ne gagne pas assez pour faire un budget ». Mais cette excuse est souvent avancée lorsqu’on ne veut pas regarder la réalité de nos finances en face (j’exclus bien sûr ici les personnes vivant sous le seuil de pauvreté). De par mon expérience, je dirai même que la gestion des finances personnelles doit être une affaire des personnes à faibles revenus.

Lorsqu’on n’a pas beaucoup d’argent disponible, on doit regarder de près où va chaque dollar pour s’assurer qu’il remplit un but important pour nous. 

La gestion des finances personnelles n’a pas que pour but de nous rendre millionnaires ou nous permettre de prendre une retraite anticipée. Ces objectifs qu’on rencontre trop souvent dans la « communauté » des finances personnelles rebutent plus qu’ils n’attirent. Beaucoup d’entre nous n’avons pas des salaires nous permettant d’économiser et d’investir 30 à 40 mille dollars ou plus par an. 

Lire et écouter des récits de personnes qui réalisent de telles performances pourrait décourager plus qu’encourager. 

Mais, comme je l’ai dit plus haut, il est important de gérer ses finances même si on a de faibles revenus pour les raisons suivantes :

La clarté

La clarté sur nos revenus, nos dépenses et par conséquent sur ce qu’on peut ou pas s’offrir.

En 2018, quand j’ai pour la première fois recensé mes revenus et mes dépenses je suis tombée de très haut. Je n’en revenais pas de tout l’argent que je gagnais et surtout de tout ce que je dépensais. Je savais que je dépensais beaucoup dans les restaurants, mais ce que je dépensais effectivement représentait au moins le double de ce que je pensais dépenser. 

Éplucher mes relevés de carte de crédit trois mois en arrière m’a permis de voir les différentes catégories dans lesquelles je dépensais le plus et mes relevés bancaires m’ont aidé à comprendre que mon problème n’était pas le manque d’argent, mais bien la gestion de l’argent disponible.

Forte de ces nouvelles informations, j’ai pu établir un budget que je n’ai presque plus besoin de regarder aujourd’hui parce que je sais où va chaque dollar.

Connaître ses priorités

Une chose qui m’a également surprise quand j’ai commencé à regarder mes finances, c’était la quantité d’argent que je dépensais dans les magasins de linge. Chaque mois, je claquais au moins 100 $ dans du linge. Ce qui ne me ressemble absolument pas, car je n’ai aucun intérêt pour la mode et le linge. J’utilise mes vêtements comme du savon : j’en achète quelques-uns et je les porte jusqu’à usure complète. 

En prenant la décision de faire mieux avec mon argent, j’ai redéfini dans quoi je voulais mettre mon argent. Il s’est avéré que les choses qui m’intéressent réellement sont soit gratuites ou demandent peu d’argent : je lis exclusivement des livres de la bibliothèque, je tricote, je cours (en été), je danse, je vais dans les piscines publiques, etc. 

Ces divertissements gratuits me permettent par exemple de mettre assez d’argent de côté pour me payer des vacances dans mon pays tous les deux ans. Je peux donner aux personnes et aux causes qui me tiennent à cœur. Comme le dit Lynne Twist dans son livre, L’âme de l’argent, l’argent doit être un moyen par lequel nous exprimons nos valeurs. 

Tranquillité d’esprit

Une fois que j’avais la clarté et avais défini les priorités que mon argent devait financer, j’ai acquis une certaine tranquillité face aux questions monétaires. Je ne vivais plus avec le sentiment de ne pas avoir assez d’argent et le stress que cela me générait. 

Un budget ne donne certes pas plus d’argent, mais il permet d’optimiser l’argent dont on dispose en l’utilisant à bon escient. 

Être riche selon ses propres termes

C’est un peu la suite logique des précédents points. 

On est bombardé par différents types de messages tous les jours. Que ce soit, les marques, les « influenceurs », les « amis » sur les réseaux sociaux, on est assailli de toute part. Sans le recul, on internalise toutes ces informations et on se dit que pour être heureux, on a besoin du téléphone dernier cri, de la voiture de l’année, des vêtements de marque, de manger dans les plus beaux restaurants, d’aller en voyage dans des lieux exotiques et j’en passe. 

Très peu d’entre nous se demandent réellement s’ils apprécient toutes ces choses ou s’ils veulent les faire parce qu’ils voient les autres les faire. 

J’ai essayé d’être coquette et à la mode. J’ai vraiment essayé. J’ai demandé à des amies qui étaient toujours sur leur 31 de m’aider. J’ai acheté du linge, des souliers, des accessoires et tout le tralala. Mais. Toutes ces choses finissaient par moisir dans mes placards et je les donnais sans les avoir jamais portés.

Pareil pour la voiture. Je suis arrivée au Canada, tous mes amis avaient une voiture, alors je m’en suis acheté une. Sauf que, je travaillais à 600 m de la maison et l’université était à moins de 20 minutes en autobus. De plus, le stationnement était payant à l’université (et plus cher que l’autobus). 

Il a fallu que j’aie une conversation honnête avec moi-même pour m’avouer que toutes ces choses ne m’intéressent pas vraiment. 

L’idée d’être riche selon ses propres termes vient de Ramit Sethi, l’auteur du livre au titre pompeux I will teach you to be rich (Je t’apprendrai à être riche). Il dit qu’être riche selon ses propres termes c’est consacré tout l’argent qu’on veut à faire des choses qui nous rendent vraiment heureux et de n’accorder aucune importance aux autres choses.

Pour moi, cela signifie prendre l’autobus, porter le même jeans pendant des années, mais aller voir ma famille tous les deux ans, les valises pleines de cadeaux pour tout le monde. Pour quelqu’un d’autre, ça va signifier conduire la voiture de l’année, mais vivre en colocation. Pour une autre personne, ça voudra dire manger au restaurant cinq fois par semaine, mais avoir un téléphone à clapet. 

Lorsqu’on gère ses finances, on est capable de faire des choix éclairés alignés avec nos réalités et nos besoins les plus profonds. On n’a plus besoin de prétendre être quelqu’un qu’on n’est pas parce qu’on sait qui on est et où on s’en va dans la vie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *