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J’ai découvert mon « pourquoi »

Le mois de mars a été difficile financièrement et émotionnellement.

Difficile mais riche en enseignements. J’ai (re)découvert la signification de certains mots tels que revenu stable, budget et richesse générationnelle.

Revenu stable

On le prend souvent pour acquis. On ne se rend pas compte de son privilège et on fait les enfants gâtés. Par les temps qui courent, pouvoir compter sur un revenu régulier et stable apporte une grande paix d’esprit. La paix de savoir qu’en cas de situation grave, on peut compter sur son revenu pour faire face à la situation.

C’est ici que certains vont prêcher la nécessité d’avoir au moins 7 sources de revenus pour être sur qu’on ne se retrouve jamais dans une situation où on dépend du revenu d’emploi. Je n’ai rien contre cette façon de penser mais pour moi ce langage met inutilement la pression sur les gens à un moment où avoir une seule source de revenus représente un gros défi.

Je disais donc qu’un revenu stables et régulier est un privilège. Oui, je sais j’enfonce des porte ouvertes mais je veux quand même le dire: tant qu’on n’est pas confronté à la difficulté, on ne s’en rend pas compte. On pense que ça va de soi ou alors qu’on est plus qualifié, plus intelligent ou plus je-ne-sais-quoi que les autres. 

Au moment où beaucoup de gens perdent leur emplois à cause de la pandémie, j’ai eu la grâce de trouver un emploi qui m’a permis d’augmenter mon précédent salaire de presque 50%. J’ai déjà un mode de vie assez frugal, limité à l’essentiel. Donc cette augmentation de salaire m’a juste permis d’augmenter mon taux d’épargne. Comme j’en parlais ici, j’essaie de ne pas céder à l’inflation du style de vie qui vient avec un emploi bien rémunéré. J’ai d’ailleurs essayé d’élever mon style de vie en prenant un appartement toute seule, mais je pense que l’univers, qui voyait l’erreur que je commettais, s’est mis en travers de la réalisation de ce projet. 

Mon style de vie reste le même et je suis fière de voir mon épargne grandir à vue d’œil. 

Budget

Le budget a confirmé ses lettres de noblesse dans ma vie. Face aux maladies, naissances et décès par lesquelles je suis passée pendant le mois de mars, j’ai confirmé l’importance du budget. 

Je suis fière d’avoir pu prendre les choses en mains pour soutenir ma famille face à toutes les situations que nous avons dû traverser en touchant à peine à mon épargne. Sur la base de mon seul revenu et d’un budget flexible, j’ai pu rassurer ma famille et leur dire, ne vous inquiétez pas pour ça je vais m’en occuper.

Et c’est là que j’ai appris ce que c’est que la richesse générationnelle

Richesse générationnelle

Jusqu’il y a quelques mois, à chaque fois que j’entendais parler de richesse générationnelle, je pensais à ces parents qui veulent laisser un héritage à leur enfants. Je me disais alors que cela ne me concerne pas vu que je n’ai pas d’enfant. Cette idée m’amenait aussi à me demander à certains moments pourquoi je fais ceci. Pourquoi je n’utiliserais pas mon argent pour m’acheter des vêtements, des gadgets et autres. Je pourrais le faire. Dépenser 70% de mon salaire plutôt que de l’épargner.

C’est ici que certains vont entrer dans la conversation pour dire que la gestion des finances personnelles est faite de privation et de frustration et que c’est la raison pour laquelle ils ne peuvent pas la faire. En ce qui me concerne, je ne suis pas fan de mode ou de gadgets électroniques. Les choses qui m’intéressent coutent peu ou pas d’argent. Donc, je ne vois vraiment pas à quoi je pourrai claquer de l’argent et qui me rendrait heureuse. Acheter des actions et des fonds négociés en bourse peut-être. Sauf que ce n’est pas glamour.

J’ai donc découvert que quand on parle de richesse générationnelle, il ne s’agit pas seulement de ce qu’on laisse à ses descendants. Il s’agit également de celle qu’on peut créer pour nos ascendants. Pour ceux d’entre nous qui ne viennent pas de famille riches, avoir des ascendants vieillissants signifie s’assurer qu’ils ont de quoi vivre décemment, qu’ils ont accès aux soins de santé et lorsque cela arrive, qu’ils sont bien enterrés


Ce mois a été pour moi l’occasion de (re)découvrir ces concepts et je suis fière d’avoir pu prendre les choses en main et venir en aide à ma famille. Qu’elle n’ait pas eu à s’inquiéter des frais de santé et des frais funéraires. 

C’est déjà un lourd bagage émotionnel d’avoir à s’inquiéter pour la vie d’une personne. Ce bagage est deux fois plus lourd quand s’ajoute le stress financier. Si les médecins demandent un tel médicament pour votre malade et que vous n’êtes pas capables de l’acheter, sa mort vous fait deux fois plus mal parce que vous pensez que c’est faute de moyens financiers que la personne est morte. 

Mais quand j’ai reçu la nouvelle du décès de mon grand-père et que ma mère m’a dit « il n’est pas mort faute de moyens car tout l’argent que tu as envoyé est là et il n’a manqué de rien », je n’ai pas été soulagée car cette nouvelle reste très difficile à digérer pour moi, mais j’ai su le pourquoi de ce que je fais de mon argent. Je veux que les vieux jours de mes ascendants soient doux et paisibles. Mon grand-père n’a manqué de rien aussi bien pendant sa maladie que pour ses funérailles. Et je suis fière d’avoir pu soulager ma mère de ce stress. 

Comme on dit chez nous, si l’argent achetait la vie, mon grand-père serait encore de ce monde. Malheureusement, il n’en est rien et cet homme au grand cœur qui aimait les gens plus que lui-même est parti retrouver sa femme.

Que la terre de nos ancêtres leur soit légère.

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